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Franck GURY

Elle ne s’arrête plus... La Bourse de Paris établit de nouveaux records !


Il aura fallu plus de 21 ans au CAC 40 pour dépasser son précédent record, enregistré le 4 septembre 2000. Aujourd’hui, les marchés actions ne connaissent toujours aucune limite et poursuivent leur ascension en volant de cime en cime. Les investisseurs conservent une confiance aveugle dans la capacité des banques centrales à éliminer tous les obstacles qui se dresseront devant eux. Pendant ce temps, les économies restent dynamiques et soutiennent des niveaux de valorisation élevés sur une partie de la cote boursière.


Le CAC40 gagne désormais plus de 28% depuis le 1er janvier, soit une performance supérieure à celles du Nasdaq et du S&P500, qui avoisinent des gains 2021 de 25%. Cette vigueur est visible un peu partout sur les marchés occidentaux. Seule l'Asie fait exception, en particulier la Chine même si le Hang Seng, l'indice de Hong Kong, est en train de relever la tête. En dépit des pénuries et des hausses de prix, les ménages américains font ce qu'ils font de mieux, consommer et dépenser. Cela explique en partie la confiance des entreprises dans leurs perspectives de fin d'année, malgré les vents contraires qui soufflent actuellement.


En réalité, le retour à une performance quelconque est presque un évènement fortuit, car le mode de calcul et la conception de l'indice n'en font pas un bon outil pour mesurer la création de valeur à long terme. Ce n'est pas, au contraire de l’indice allemand, un indice de rendement destiné à rendre compte de ce que rapportait un portefeuille de titres ! Ce bon vieux CAC 40 est en réalité... très facile à battre sur la durée puisqu'il n'intègre pas l'effet composé du réinvestissement des dividendes.


La performance des actions se mesure en tenant compte de l’évolution du prix de celles-ci mais aussi des dividendes distribués et réinvestis. Sur longue période, par exemple pour le CAC 40 depuis l’origine (soit fin 1987), les dividendes représentent un tiers de la performance globale de l’indice. En moyenne, les seuls dividendes ont ainsi apporté chaque année sur cette période une rémunération de +3,3%.


Plusieurs facteurs expliquent cependant les performances de l’indice parisien :

  • Une abondance de liquidités : depuis le printemps 2020, l'argent coule en effet à flots sur les marchés financiers grâce aux mesures de soutien exceptionnel des banques centrales. Celles-ci ont injecté autour d'une centaine de milliards de dollars par mois dans l'économie depuis un an et demi. Cette abondance de liquidités a permis aux indices boursiers de rattraper les pertes enregistrées. Alors qu'en mars 2020, le CAC 40 était tombé à 3 632,06 points, il flirte désormais avec les 7 000 points. L'action des banques centrales a en effet bénéficié à tous les marchés actions. Davantage de liquidités, c'est moins de stress financier, plus de financement à taux bas et une rentabilité des actions bien plus élevée que celle des obligations.

  • Un marché français porté, entre autres, par les valeurs du luxe et de l'industrie qui pèsent plus d'un quart de la cote. Le géant mondial du luxe LVMH, qui représente à lui seul près de15% de la capitalisation du CAC 40, a en effet pris 34% depuis le début de l'année et Hermès, 59%. L'Oréal, qui compte pour environ 10% du CAC 40, a bondi de 29%. Cela explique que le CAC 40 fasse un peu mieux depuis le début de l'année que les autres grandes places européennes ou américaines. D'autres entreprises se font également remarquer par leurs bons résultats. Des valeurs industrielles comme Saint-Gobain (+63% depuis le 1er janvier) et ArcelorMittal (+52%) ont bénéficié pour leur part de la réouverture des économies et de la hausse du coût des matières premières.


  • Des investisseurs plutôt rassurés par le rôle des banques centrales. Il y a un environnement favorable, avec des taux qui sont très bas. Et tout le monde a le sentiment que les banques centrales resteront très actives, quoi qu’il en coûte. Les banquiers centraux ne veulent pas de choc, mais des interventions douces. Aujourd'hui, la Réserve fédérale américaine communique beaucoup sur ce qu'elle va faire, pour que personne ne soit surpris.

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